Cela ne s’imposera pas partout. Mais là où cela se fera, ce sera une manière de faire évoluer l’agriculture. Ce sont des outils qui nous sont donnés pour éviter de polluer – je pense notamment à l’eau. Il faut continuer à faire des progrès en la matière.
J’ai entendu les demandes concernant l’outre-mer sur ce que sont les usages orphelins, c’est-à-dire les petits marchés sur lesquels on n’a pas de possibilités. Il faut que nous avancions sur ce sujet. Car l’agro-écologie, c’est aussi la capacité que nous allons donner aux territoires d’outre-mer, dans des zones pédoclimatiques spécifiques, de valoriser leur potentiel.
Je n’oublie pas non plus la dimension alimentaire et les projets territoriaux, car vous semblez penser qu’il y a une opposition entre l’exportation et les marchés locaux. Personne n’a jamais regretté que nous exportions du champagne ou du roquefort. Personne, ici, ne considère qu’exporter, c’est mal ! Au contraire, cela fait partie des choix stratégiques. La fourme d’Ambert si on peut et si on veut ! Et le comté, magnifique aventure et magnifique organisation, à la fois économique, écologique ! Et le bien-être animal ! C’est un potentiel.
De la même façon, nous avons un potentiel à reconquérir sur nos marchés locaux. Il n’y a aucune raison de les opposer aux exportations. L’idée est la suivante : « Plus on développe la production, plus on offre de débouchés aux agriculteurs, plus on sera capable de développer notre agriculture et d’assurer sa grande diversité. »
Nous devons avoir un objectif commun. Qu’il s’agisse de l’export, de l’européen, du national, du régional ou du local, rien ne nous empêche de conquérir toutes les parts nécessaires au développement de l’agriculture et à la valorisation du travail des agriculteurs. Nous n’avons pas à avoir ce débat entre nous. Là aussi, nous devons faire des progrès. Et nous allons en faire, en particulier sur tous les marchés locaux et les circuits courts. Dans le domaine alimentaire, nous devons fixer l’objectif, pour les cantines publiques et la restauration collective, d’avoir accès à 40 % de produits de qualité et à 20 % de produits biologiques. Il n’y a aucune raison de se priver de cette capacité et il faut que nous allions dans ce sens.
Tout cela est dans le projet de loi. Cela étant, il y a des choses qui sont liées à la politique agricole commune et sur lesquelles il faudra que nous discutions. Je pense en particulier au grand plan de modernisation : 3 % du premier pilier sont transférés sur le deuxième pour investir dans la modernisation des bâtiments, en particulier les bâtiments d’élevage. Je le dis à mes amis écologistes, moderniser un bâtiment d’élevage, lui assurer une meilleure autonomie énergétique, assurer la mise aux normes pour le bien-être animal, c’est un enjeu de bien-être pour les animaux et pour l’agriculture. C’est aussi un enjeu économique et écologique, car les bâtiments neufs sont bien plus performants que les bâtiments anciens.
Je rappelle que 3 % du premier pilier, ce sont 200 millions d’euros, qui devront être investis dès l’année prochaine pour assurer le soutien et la modernisation dont nous avons besoin, en particulier dans l’élevage. Toutes les discussions que nous avons aujourd’hui visent en même temps à améliorer la compétitivité et à soutenir l’investissement dans l’agriculture. C’est ce qui permettra à l’agriculture de rester un grand secteur économique, un secteur qui participe au grand débat sur la transition énergétique et écologique, un secteur qui participe au rayonnement de la France.
L’agriculture et l’alimentation, c’est l’image de la France. Il y a une dimension culturelle dans ce débat, qu’il va falloir, s’agissant de l’alimentation, porter dans les écoles, et ailleurs. Nous avons intérêt à valoriser notre histoire culturelle et alimentaire. Là encore, ce sont des propositions.
Pour ce qui est de l’enseignement agricole, le texte intègre des éléments majeurs. Vous n’avez pas montré d’opposition sur cette question. S’agissant des maisons familiales et rurales, j’étais à Longnes, à côté de Bernay, et je sais le rôle qu’elles jouent.
Concernant l’enseignement public agricole, je suis allé dans un lycée agricole…