Monsieur le ministre, je souhaiterais connaître votre opinion sur deux points concernant la filière bois. Selon vous, la création, en France, d’unités de sciage de grande capacité permettrait de faire face, dans le domaine du bois de construction, à la concurrence de pays voisins tels que l’Allemagne. Est-ce une bonne stratégie ? J’en doute. Elle est, en tout cas, source de très grandes inquiétudes pour les scieurs et les élus des régions concernées.
Il en est ainsi pour le projet Erscia, sur lequel je vous ai interpellé, qui suscite beaucoup d’inquiétudes car cette scierie risque de capter d’énormes capacités de bois, bien au-delà de sa zone d’implantation, et d’avoir un impact sur de nombreux territoires en Bourgogne et en Franche-Comté. C’est un exemple mais il y en a sans doute d’autres en France.
Je souhaiterais également appeler votre attention, monsieur le ministre, sur un document que m’a communiqué une entreprise de sciage de ma circonscription. « Vous recherchez souplesse, faible coût, qualité et légalité ? La solution pour vos recrutements, les travailleurs polonais et roumains en intérim. Vous n’avez aucune formalité à accomplir, tout est parfaitement légal, et cela concerne les métiers du bâtiment, de l’hôtellerie, du bois, de services, de bouche, de l’industrie. » Je tiens à votre disposition ce document dont les scieries de ma région ont été inondées. Il y a une concurrence à la fois sur la main-d’oeuvre et sur la ressource. De telles évolutions ne me semblent pas de nature à protéger l’ensemble de la filière et à favoriser une gestion dynamique de la forêt en amont et en aval.