Intervention de Francis Vercamer

Séance en hémicycle du 25 octobre 2012 à 15h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2013 — Article 23

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrancis Vercamer :

Si on fait le calcul, 480 millions d'euros de taxes supplémentaires pour deux milliards d'euros de chiffre d'affaires cela fait 24 %. Or, ces 24 % à la production seront répercutés immédiatement au comptoir : les demis augmenteront donc de 24 %, et non de cinq centimes ! Il fallait rappeler ce point une bonne fois pour toutes.

Inutile en effet d'avancer des chiffres faux, car celui qui achètera un demi s'en rendra rapidement compte : il vaut donc mieux le prévenir à l'avance.

Je suis issu d'une région brassicole – comme beaucoup d'autres sur ces bancs : Jean-Pierre Decool, Christian Hutin, Marc Dolez, et bien d'autres encore – qui a payé un lourd tribut en matière d'emplois, et ce dans divers secteurs de production. Le Nord a ainsi perdu nombre d'emplois dans la sidérurgie, les houillères et le textile ; voilà maintenant qu'on veut nous tuer notre secteur brassicole !

Augmenter de 24 % les taxes – 480 millions d'euros pour deux milliards d'euros de chiffre d'affaires, je le rappelle – revient en effet à tuer une filière fortement porteuse dans notre région, et qui a notamment permis la création de petites brasseries artisanales gérées par des fermes écologiques et produisant des bières biologiques.

Loin de moi l'idée de m'opposer à une politique de santé publique qui cherche à lutter contre l'ivresse, notamment des plus jeunes. Mais je ne pense pas que la bière en soit la première responsable : bien d'autres alcools peuvent malheureusement en être la cause.

Avec cette mesure, on veut tuer non seulement la filière brassicole, mais également les petits cafés de quartier, derniers lieux de convivialité où les gens peuvent encore se retrouver.

Nous sommes donc en train de tuer toute une filière, et ces lieux de convivialité vont ainsi disparaître. Or c'est ce qui manque malheureusement de plus dans nos communes.

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