Même avis que le rapporteur. J’ai d’ailleurs du mal à comprendre ce qui justifierait que l’on sépare la question des espaces naturels et celle des espaces agricoles, à moins que l’on ne considère que les commissions départementales devraient s’intéresser soit aux espaces naturels soit à l’agriculture.
Pour l’élue d’une région comme la vôtre, madame Pécresse, la question est en fait de savoir comment on résiste au grignotage systématique de l’espace naturel et agricole par les infrastructures et l’urbanisation, laquelle comprend d’ailleurs, non seulement le logement, mais aussi – et nous avons, de ce point de vue, des efforts à faire – tout ce qui est lié aux zones commerciales. En France, on a gaspillé l’espace parce que l’on a considéré qu’il y en avait suffisamment. Je n’arrête pas de répéter, par exemple, que, dans d’autres pays, on ne trouve pas un seul parking construit horizontalement ; ils sont tous verticaux. Il est temps que nous réfléchissions à cette question.
J’ajouterai, madame Pécresse, que la France va connaître une évolution démographique importante, puisque nous allons gagner 10 millions d’habitants. En l’espace de dix ou quinze ans, notre population va s’accroître, sur l’ensemble de notre territoire, de l’équivalent de la région parisienne. C’est un atout et une force, mais je peux vous dire que cela va poser un problème si nous continuons à gérer notre urbanisation comme par le passé, c’est-à-dire en gaspillant de l’espace. Il nous faut, par exemple, repenser la question de l’accession à la propriété. On constate en effet, si l’on met de côté la région parisienne – et encore –, que les lotissements et les zones périurbaines se sont développés partout, alors qu’ils sont extrêmement consommateurs d’espace. Le plus gênant pour l’agriculture est d’ailleurs que ces zones se développent de préférence là où les terres sont les meilleures.