Je ne souhaite pas allonger excessivement le débat, mais ce sujet est très important. Tout d’abord, vous évoquez l’idée d’une stratégie d’intensification écologique des espaces, permettant de jouer sur la biodiversité ainsi que sur d’autres facteurs. Toutefois, il ne faudrait pas laisser penser que l’on peut continuer à consommer, donc à perdre de l’espace. Une réflexion doit être menée sur ce point, qui est très important.
L’urbanisation en France, comparée à celle d’autres pays européens dont la densité de population est plus importante, comme aux Pays-Bas ou même en Allemagne, a trop longtemps reposé sur l’idée que, parce que la France faisait 550 000 kilomètres carrés, on pouvait consommer de l’espace. De plus, nous devons prendre en compte le fait que la consommation d’espace agricole empiète aujourd’hui sur les terres agricoles les plus productives ; cela a été souligné pour la Corse. Nous faisons ainsi une double erreur stratégique.
Pour revenir sur cette politique, nous devons la repenser complètement, d’une part sur la question de l’urbanisme, tel que nous l’avons conçu jusqu’ici, d’autre part sur la question de l’aménagement du territoire – comment mieux occuper l’espace et mieux répartir l’intensité démographique dans notre pays ? –, afin de préserver tant les espaces agricoles que les espaces écologiques remarquables.
Il y a donc là une vraie réflexion à mener sur l’égalité des territoires. Dans ce but, le ministère de l’écologie, le ministère de l’égalité des territoires et le ministère de l’agriculture et de la forêt doivent mener une négociation, une discussion. Je prends donc l’engagement que le rapport que nous vous remettrons aura pour objectif d’étudier toutes ces hypothèses de travail. Voilà ce qui est important.