Toujours avec le sourire, bien qu’il s’agisse d’une question importante, je veux souligner un point, à savoir le retard de notre pays par rapport à l’Allemagne : alors que nos voisins d’outre-Rhin disposent de 6 000 méthaniseurs agricoles, il n’y en avait que 90 en France quand l’actuel gouvernement a pris ses fonctions – un niveau qui n’est pas acceptable.
Avant d’utiliser le gaz de schiste, que n’utilisons-nous le méthane, un gaz produit en grandes quantités à partir de la fermentation de matières organiques ? En empruntant différentes voies – le recours aux règlements, l’engagement, la négociation, la mise au point de projets –, on essaie actuellement de développer le principe de la méthanisation, qui peut s’obtenir par différentes techniques relevant de l’agro-écologie, qu’il s’agisse de la couverture des sols ou des cultures intercalaires.
Pour la méthanisation, on a besoin d’azote, mais aussi de carbone, ce qui explique qu’en Allemagne, on produise le méthane à partir de cultures de maïs. Si, en France, nous ne souhaitons pas favoriser les cultures dédiées à la production d’énergie afin de ne pas modifier nos objectifs de production alimentaire humaine ou animale, le recours aux cultures intercalaires pourrait constituer une solution intéressante.
Nous sommes en train de mettre au point des projets-types permettant, en parallèle à des projets d’agro-écologie, de couverture et de diversification des productions, d’intégrer l’une des cultures sources de carbone, pouvant servir de base à la méthanisation. À partir des expériences en cours, nous essayons de mettre au point des modèles faisant apparaître les quantités de méthane et de matière sèche produites par hectare cultivé. Mais comme l’a dit le président Brottes, il est impossible de mettre tout cela dans la loi, car ce qui est valable aujourd’hui peut évoluer demain, et il faut laisser aux acteurs concernés la faculté de s’adapter si nécessaire.