Intervention de Gérard Bapt

Séance en hémicycle du 10 janvier 2014 à 15h00
Agriculture alimentation et forêt — Article 20

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGérard Bapt :

Je serai d’autant plus bref que je bénéficie de votre mansuétude. Je voudrais me réjouir, monsieur le ministre, de la détermination dont vous faites preuve à travers cet article. La situation est très complexe car la solution idéale aurait été le découplage, qui se heurte cependant au modèle économique de l’activité des vétérinaires – si nous avions suivi le modèle de certains pays nordiques et imposé le découplage, nous aurions dû majorer considérablement les rémunérations des missions de service public accordées aux vétérinaires – mais aussi parce que la fourniture de l’antibiotique sera moins aisée chez le pharmacien, dont l’officine n’est de surcroît pas forcément ouverte jour et nuit, alors que l’on a l’habitude de louer la disponibilité du vétérinaire.

L’enjeu de santé publique est bien réel. Selon de récentes statistiques, le nombre de décès directement liés à l’antibiorésistance augmente dans l’Union européenne, en raison notamment du recours à ces antibiotiques de dernière génération.

Beaucoup d’antibiotiques sont prescrits aux animaux, comme aux humains. Des efforts ont été réalisés ces dernières années mais ils se révèlent aujourd’hui insuffisants. Pourtant, ils ont été plus marqués dans le domaine de la santé animale que dans celui de la santé humaine où la prescription d’antibiotiques a tendance à remonter et appellera sans doute des efforts supplémentaires et de nouvelles actions du ministère de la santé pour sensibiliser l’ensemble des acteurs de santé.

Cela étant, si la prescription d’antibiotiques aux animaux a eu tendance à diminuer, il n’en va pas de même de celle des antibiotiques critiques. Les mesures contenues dans cet article vont dans la bonne direction, qu’il s’agisse du dispositif anti-cadeaux, de l’interdiction de consentir des remises ou de conclure des contrats de coopération commerciale lors de vente de médicaments antibiotiques, du plafonnement des marges lors de la vente d’antibiotiques critiques, du dispositif de suivi des ventes. Vous avez de surcroît la volonté d’informer et de sensibiliser l’ensemble des vétérinaires que vous incitez à travailler avec vous pour relever ce défi de santé publique puisque, par l’effet de la chaîne alimentaire, de la santé animale dépend aussi la santé humaine.

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