Je veux au contraire souligner la lucidité de cet article 16 du projet de loi de financement de la sécurité sociale et la crédibilité qu'il donne à un des engagements pris devant les Français par François Hollande lors de la campagne présidentielle, engagement confirmé par ce gouvernement. Il offre la perspective d'une réforme de la perte d'autonomie. Pour cela, nous levons dès à présent un des obstacles invoqué comme prétexte, et plus souvent comme justification, à l'inertie du précédent gouvernement. Oui, la réforme de la perte d'autonomie nécessitera la mobilisation de financements parce que nous voulons repousser les frontières de la solidarité et donner, grâce à ce futur dispositif, une réponse pertinente à l'enjeu souligné par nos aînés : celui du reste à charge, celui de l'insuffisance de la prise en charge socialisée. Il sera le complément de la précédente grande réforme, mise en oeuvre par un gouvernement de gauche, celui de Lionel Jospin, à l'occasion de laquelle fut créée l'APA, qui est aujourd'hui dans le patrimoine de notre système de protection sociale.
Vous nous dites que nous mettons la charrue avant les boeufs. Comme j'ai eu l'occasion de le souligner en commission, alors que nous examinions cet article, je trouve qu'il est un peu fort de café de nous faire des reproches. En effet, pendant cinq ans vous avez regardé, d'un côté, la charrue et, de l'autre, les boeufs dans le pré, et vous avez tourné autour sans aller au bout de la démarche. Le travail alors accompli était pourtant intéressant. Je veux en tout cas souligner la qualité des groupes de travail mis en place au cours de la dernière année du quinquennat de Nicolas Sarkozy.