Intervention de Vincent Peillon

Séance en hémicycle du 15 janvier 2014 à 15h00
Questions au gouvernement — Éducation prioritaire

Vincent Peillon, ministre de l’éducation nationale :

Monsieur le député, deux chiffres permettent de mesurer collectivement la gravité de la situation : en fin de troisième, hors établissements relevant de l’éducation prioritaire, 79 % des élèves maîtrisent les compétences linguistiques, contre seulement 42 % dans les établissements d’éducation prioritaire. L’écart considérable, il va presque du simple au double. Pour les évaluations menées de 2007 à 2012, le niveau général, hors établissements relevant de l’éducation prioritaire, a baissé de cinq points alors qu’il a diminué de treize points dans les établissements d’éducation prioritaire.

La réponse à cette situation, mauvaise pour l’avenir du pays, mauvaise pour ses jeunes, c’est la refondation de l’école de la République. Au coeur de cette refondation se trouve la lutte contre les injustices dont l’OCDE a rappelé – tous nos rapports l’avaient montré – qu’elles se sont fortement accrues ces dernières années.

Cette politique, vous l’avez adoptée dans la loi du 8 juillet 2013 en fixant à la nation un objectif : à la fin du quinquennat, il doit y avoir la moitié des décrocheurs en moins – nous avons déjà enregistré des progrès dans ce domaine – et seulement dix points d’écart entre les établissements relevant de l’éducation prioritaire et ceux qui n’en relèvent pas.

Cela suppose d’agir sur une multiplicité de facteurs : priorité donnée au primaire, mise en place de nouveaux dispositifs pédagogiques, accueil des moins de trois ans, principe du plus de maîtres que de classes, révision des programmes, remise en place du socle commun de connaissances, de compétences et de culture, introduction du numérique, formation et professionnalisation des enseignants.

Dans le même temps, il fallait mener une refondation de l’éducation prioritaire. Elle porte sur les élèves, les méthodes pédagogiques, la qualité de l’accueil des équipes et de l’accompagnement. C’est un plan global ; il doit permettre une réussite collective. C’est l’avenir de la France qui se joue : au coeur de notre compétitivité, il faut introduire la justice.

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