Monsieur le Premier ministre, dans le douloureux cortège des fermetures d’entreprises et des plans sociaux qui frappe désormais l’économie française, le dossier de la microélectronique dans le sud de la France prend des allures ubuesques.
Nous avons entendu la réponse faite par M. le ministre du redressement productif, hier, à une question de notre collègue François-Michel Lambert. Évoquant la possibilité d’une reprise du site électronique de Rousset dans les Bouches-du-Rhône, M. Montebourg répondait : « l’État, comme d’habitude, sera présent ». L’État présent, c’est bien ; l’État partenaire, ce serait beaucoup mieux !
Car à Rousset, l’entreprise LFoundry se trouve dans une situation incompréhensible : alors que pour d’obscures raisons, elle n’a pas eu accès au Fonds de résistance économique, elle vient de faire l’objet d’une décision de liquidation judiciaire avec effet immédiat. D’ailleurs, un liquidateur est déjà à l’oeuvre. M. Montebourg nous a assuré hier qu’un délai de trois mois a été obtenu pour permettre d’examiner les propositions de reprise du site. Mais pour que ces propositions puissent avoir le temps d’aboutir, il faut à tout prix maintenir l’outil de travail et pour cela faire assurer une maintenance constante. Cette maintenance a un coût. Or, pour l’instant, l’État ne fait aucune proposition. Disposer d’un délai et ne pas se donner les moyens de l’utiliser, c’est rajouter de l’inutile à de l’inefficace.
Monsieur le Premier ministre, le choix est simple : ou bien vous aidez les collectivités territoriales qui, courageusement, viennent d’avaliser le principe d’une aide financière à la maintenance du site, ou bien vous restez dans le registre incantatoire de M. Montebourg hier et vous faites perdre à toute une région une chance de conserver un pôle important.