L'examen de cette proposition de loi s'inscrit dans un long processus, entamé il y a un quart de siècle. Les voies de passage sont en effet étroites ; nous sommes en France, dans une vieille république, et on ne bouscule pas une dame qui a plus de deux cents ans. Face aux réticences et aux résistances, il convient donc de ne pas agiter le chiffon rouge.
Je considère, cela étant, comme un point positif, le fait que cette proposition de loi ait été déposée par plusieurs groupes politiques, ce qui prouve que le sujet est transpartisan. Je souhaiterais néanmoins connaître les intentions véritables du président de la République et du Gouvernement sur cette affaire. Je ne doute pas que le Président ait à coeur de respecter l'engagement pris lors de sa campagne.
L'UDI, et avant elle, l'UDF, ont toujours été favorables à la ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, car nous avons toujours milité pour une Europe des peuples. Or qui dit langues régionales dit échanges culturels, communication et dialogue entre les peuples.
Il s'agit également de faire fructifier le trésor que sont pour l'Europe les langues régionales. À une époque marquée par le développement de nouvelles technologies de communication, il est primordial de redonner toute son importance à l'histoire de nos langues. Faire prospérer les langues régionales ne menace en rien l'unité républicaine.
Les récents événements en Bretagne ont mis au jour le sentiment de défiance qui se développe dans certaines régions à l'égard du pouvoir central. Cela n'empêche pourtant pas une profonde loyauté envers l'État républicain, dont ces régions attendent néanmoins davantage de reconnaissance et la mise en oeuvre d'une véritable politique de décentralisation.
La France est signataire de la Charte européenne des langues régionales, et il est donc tout naturel que nous la ratifiions et que nous rejoignions la cohorte des vingt-cinq États l'ayant déjà fait.
Je réitère enfin ma question sur les voies juridiques que souhaite emprunter le Gouvernement car, comme l'ont souligné Guy Geoffroy et Marc Le Fur, personne ne peut croire au référendum.