Intervention de François Pupponi

Réunion du 14 janvier 2014 à 17h00
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Pupponi :

Des blocages institutionnels subsistent dans notre pays sur des sujets aussi importants que celui dont nous traitons ici, ce qui nous vaut l'honneur de figurer avec la Belgique mais surtout la Turquie, parmi les pays n'ayant pas ratifié la Charte. Je rappelle qu'en Turquie, trente millions de Kurdes sont empêchés de parler leur langue historique et que les Assyro-Chaldéens, chrétiens d'Orient qui parlaient l'araméen, ont pratiquement tous été poussés à l'exil car leur langue était condamnée. Un tel compagnonnage est problématique à mes yeux. C'est la raison pour laquelle je soutiens cette proposition de loi, même si les risques sont réels. Il s'agit d'un long parcours, mais sans doute la politique des petits pas sera-t-elle, à terme, efficace et permettra de faire entendre raison à ceux qui s'opposent à une évolution naturelle.

Certes, madame Bechtel, la République n'est pas achevée, loin de là ! Car la République ne va pas de soi, elle est un combat quotidien. Mais elle peut parfois se fourvoyer, et je pense que ce fut le cas au XIXe siècle sur les questions touchant aux minorités ou à la colonisation. La mise en oeuvre de l'idéal républicain n'a pas toujours été à la hauteur de cet idéal, et faire disparaître des langues minoritaires qui font partie de notre culture commune ne me paraît pas conforme à notre devise de « Liberté, égalité, fraternité », pas plus qu'aux principes de tolérance et de respect de l'autre que nous défendons.

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