…qui ont toutes, bien sûr, leur légitimité, mais qui ne font une fois de plus que nourrir des tensions, voire des oppositions.
Une loi sur l’égalité domestique n’est-elle pas la loi de trop, celle qui crée des oppositions entre hommes et femmes, voire stigmatise les hommes en allant jusqu’à infliger des pénalisations ?
Je ne suis pas du tout convaincue par vos arguments quand vous dites que la réforme du congé parental améliorera l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes. Ce n’est pas le bon moyen pour y parvenir ! Pourquoi l’État fait-il de l’ingérence dans la vie des couples ? Allez-vous bientôt leur dire combien d’enfants ils doivent avoir, et à quel moment ? Cela relève bien encore de leur choix, que je sache ! Ou alors, dites-nous tout simplement si vous voulez supprimer, à terme, le congé parental en le rendant de plus en plus inaccessible.
Si, pour vous, le couple n’est qu’une addition de deux personnes – et, qui plus est, en concurrence –, alors je vous dis non. Je parle bien sûr ici du congé parental. L’homme comme la femme pèsent le pour et le contre de leur devenir et celui de leurs enfants, en toute responsabilité. Renforcer la responsabilité parentale, ce n’est pas mettre les parents dans la situation d’être l’un contre l’autre. Chaque famille est un cas particulier. C’est pour cela que j’ai toujours défendu le soutien à la parentalité qui apporte une réponse personnalisée.
Mais, je sais que, pour vous, la notion de famille est aliénable. Elle est si secondaire que nous ne savons même pas comment vous allez la financer dans quelques mois.
L’ancienne majorité, que vous avez pour habitude de rendre responsable de toutes les difficultés de notre pays, avait aussi pour projet la création d’une agence de recouvrement des pensions alimentaires, proposition que j’entrevois dans votre texte, mais sous une forme qui me paraît bien trop complexe, compte tenu de la réactivité dont nous devons faire preuve dans ces situations difficiles.
Ce texte sur l’égalité entre hommes et femmes traite de sujets qui, pour une grande partie, auraient dû être intégrés au projet de loi sur la politique familiale. À mes yeux, ce mélange affaiblit la force de ce projet de loi, qui aurait dû être un grand projet de loi.
Autre point de désaccord avec vous, madame la ministre : l’ABCD de l’égalité, site internet dont vous voulez faire un support de l’apprentissage de l’égalité entre filles et garçons, dès l’école primaire, dans le cadre de la prévention des stéréotypes sexistes. Ceux qui m’écoutent pourraient s’imaginer que je ne veux pas de l’égalité, ce qui est faux. Chers collègues, je vous invite à prendre un peu de temps non pas simplement pour lire mais pour décrypter le message non dévoilé de cet ABCD de l’égalité. Vous y apprendrez que la littérature enfantine doit être corrigée pour que le Petit chaperon rouge puisse être un garçon et le Grand méchant loup une petite fille, que les contes de fées sont des théories de l’avilissement de la femme car l’homme est toujours représenté comme un héros ou un grand guerrier…