Intervention de Nicole Ameline

Séance en hémicycle du 20 janvier 2014 à 16h00
Égalité entre les femmes et les hommes — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicole Ameline :

Nous avons aussi une responsabilité au sein de l’Europe – nous avons prochainement des échéances –, qui est aujourd’hui marquée par une crise sans précédent et par des reculs sociaux dont les femmes sont les premières victimes, alors que dans le même temps elles s’affirment comme les premières forces de progrès, de croissance et de démocratie.

Nous avons une responsabilité, enfin, car le combat de l’égalité est celui de la démocratie. La reconnaissance pleine et entière de l’égalité est non seulement un facteur de justice sociale, mais aussi la marque d’une démocratie moderne et exemplaire.

Sans revenir sur les différentes parties de ce texte, je veux appeler votre attention sur trois points.

D’abord, il faut replacer les droits des femmes au coeur de l’État. Si la loi est essentielle, elle ne suffit pas. Les services, les moyens, les budgets doivent être adaptés. Vous avez d’emblée cité les acteurs publics et sociaux de l’égalité. Pouvez-vous nous assurer que ces dispositions mobiliseront de manière effective notre organisation administrative et les moyens y afférents ? Pouvez-vous, en clair, décrire ce qu’est actuellement le mainstreaming dans notre pays et ce que vous en attendez ?

Ensuite, il faut replacer les droits des femmes au coeur de l’économie moderne. Les éléments favorisant l’autonomie professionnelle des femmes sont positifs. Il est essentiel de créer davantage de flexibilité pour leur permettre d’assumer leurs choix et de construire leur carrière professionnelle. Si un certain nombre de dispositions y répondent, je souhaite vous rendre attentive aux amendements qui visent à donner aux femmes plus de liberté, condition première de l’égalité. Il sera non moins essentiel de favoriser une dimension genre dans le prochain texte sur la formation professionnelle. Une véritable offensive est nécessaire dans ce domaine, notamment dans les secteurs les plus modernes, comme le numérique, si l’on veut que les femmes soient à l’avant-garde de la sortie de crise. De même, une évaluation stricte des dispositifs favorisant la création d’entreprise par les femmes serait opportune.

Enfin, replacer les femmes au coeur de notre démocratie, c’est développer une culture de l’égalité, c’est mobiliser toutes ces associations formidables qui y travaillent, mais aussi les professeurs, tous les responsables de l’enseignement.

Notre rôle, c’est le combat pour l’égalité, et il a plus que jamais du sens. Il est vital pour les femmes dont la vie est en jeu, et il représente l’éthique du futur qui fonde une société moderne, en phase avec son temps.

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