Intervention de Virginie Duby-Muller

Séance en hémicycle du 20 janvier 2014 à 16h00
Égalité entre les femmes et les hommes — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaVirginie Duby-Muller :

Ces points ont fait l’objet d’amendements et nous espérons, madame la ministre, que vous y serez sensible. D’ailleurs, alors que vous faites souvent référence à l’Allemagne, où, trois ans après la réforme, la proportion des pères prenant un congé a été multipliée par 7, passant de 3 à 21 %, je voudrais citer l’exemple de Sigmar Gabriel, vice-chancelier, ministre de l’économie et de la transition énergétique, qui a annoncé qu’il se libérerait chaque mercredi après-midi pour aller chercher sa fille de deux ans. Ce choix relève bien de la sphère privée, d’une volonté personnelle, d’un arrangement individuel, et non pas d’une loi. Pourquoi vouloir légiférer coûte que coûte dans un domaine qui relève de choix personnels et familiaux ?

Il en est de même, dans le cadre de la lutte contre les stéréotypes, avec vos Abécédaires de l’égalité. Le D de « déconstruire » me laisse sceptique. L’égalité entre les hommes et les femmes, cela s’apprend, certes, mais je ne suis pas certaine que ce soit la priorité de l’école ou de la formation des enseignants. Oui, les garçons peuvent jouer à la dînette ! Non, la danse n’est pas réservée aux filles ! D’ailleurs, dans les pays scandinaves, pionniers de la théorie du genre, les jeunes filles continuent de choisir des métiers en lien avec le service à autrui ou la communication, alors que les garçons se consacrent plutôt aux métiers techniques.

Cette approche empirique contredit le dispositif que vous venez de lancer, d’autant que parallèlement, le Gouvernement s’en prend à la politique familiale.

Madame la ministre, j’aurais eu envie de soutenir votre mobilisation pour la cause des droits des femmes, mais je n’ai pas la même dialectique que vous. Pour moi, pas d’égalité sans liberté. Aussi, votre engagement m’apparaît excessif, dans la mesure où il porte atteinte à la liberté individuelle et à la vie privée des Français, et parce qu’il pèse également sur les entreprises, en ajoutant des lourdeurs et des contraintes dont elles se passeraient dans un contexte de crise et d’inflation normative.

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