Je voudrais m'associer aux propos de mes collègues, en complétant ce que vient de dire M. Guedj : le rapport de l'IGAS de 2009 précisait que l'effectivité du droit à l'IVG était une obligation de service public. Il était nécessaire, pour garantir l'effectivité de ce droit, de lever l'obstacle financier.
Il est des combats que l'on n'a jamais totalement gagnés, et dont on sait qu'ils demeurent toujours fragiles. C'est particulièrement le cas du droit des femmes à disposer de leur corps. En sus des obstacles financiers, il existe des obstacles idéologiques à l'accès à l'IVG.
Je suis députée de la quinzième circonscription de Paris, où est installé l'hôpital Tenon, dans lequel se trouve un centre IVG, qui a été fermé en 2009 – comme beaucoup d'autres, ainsi que l'a rappelé Mme Massonneau – et a rouvert depuis, suite à une importante mobilisation locale. Depuis plus d'un an, le samedi matin, les intégristes du mouvement « SOS tout-petits » viennent manifester et prier dans la rue, perturbant le fonctionnement de l'hôpital et la vie du quartier, pour demander la fermeture du centre IVG et la suppression du droit des femmes à disposer de leur corps. Ils reviendront encore dans quelques jours célébrer le vingt-sixième anniversaire du premier commando anti-IVG, qui était intervenu en 1987 dans ce même hôpital, à l'initiative de ce même groupe.
Dans ce contexte, votre décision de rembourser à 100 % l'IVG pour toutes les femmes est non seulement une grande avancée, madame la ministre, mais aussi une nouvelle qui donne beaucoup de courage à celles et ceux qui se battent sur le terrain contre les régressions et pour l'égalité. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)