L’article 2 recouvre une mesure phare de ce texte de loi, et c’est à juste titre que Mme la ministre tient beaucoup à ce qui va constituer un véritable tournant. J’entends bien, madame Greff, votre proposition d’un congé plus court et mieux rémunéré – c’était d’ailleurs une proposition de la délégation aux droits des femmes. Cela étant, il faut tenir compte des spécificités de la situation française. Dans un excellent rapport, très bien documenté, sur le congé parental, Marie-Françoise Clergeau a montré qu’à l’heure actuelle, 400 000 parents – essentiellement des femmes – prennent ce congé. Nous ne pouvons pas passer d’un seul coup d’un congé de trois ans à un congé d’un an : une telle réduction serait trop brutale et mettrait en difficulté des femmes sans formation, occupant un emploi précaire et risquant d’avoir des difficultés à retrouver un emploi.
Si nous avons tous l’ambition d’aller un jour plus loin, il est plus raisonnable de nous en tenir, pour le moment, à ce que propose le texte : c’est une formule excellente qui ne constitue en rien, contrairement à ce qu’affirme Mme Duby-Muller, une atteinte à la liberté des familles. Il est tout de même étrange, quand on ouvre des droits nouveaux, de se voir accusés d’attenter aux libertés : nous ne sommes pas dans un régime totalitaire et nos concitoyens ne sont en rien obligés de prendre ces droits nouveaux !