Intervention de Catherine Coutelle

Séance en hémicycle du 21 janvier 2014 à 21h30
Égalité entre les femmes et les hommes — Article 5 b

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCatherine Coutelle, présidente de la délégation de l’Assemblée nationale aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes :

Je ne veux pas parler au nom de Nicole Ameline, mais il se trouve que, ces derniers jours, nous avons participé ensemble à un certain nombre de réunions et de colloques. Nicole Ameline est actuellement présidente du CEDAW, une commission internationale de l’ONU : elle n’y représente pas la France, mais elle en est la présidente. Dans ces instances, il est intéressant que la France ne conserve pas un vocabulaire et des concepts franco-français, mais que nous arrivions à parler un vocabulaire international sur lequel nous puissions nous entendre avec les autres pays.

Aujourd’hui, le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes a mis en place une commission intitulée « Santé, droits sexuels et reproductifs » ayant pour objet d’illustrer le concept de troisième génération de droits des femmes, voulu par la ministre, qui « vise à passer d’une égalité en droits à une égalité de fait », avec les obligations suivantes : « éducation à l’égalité entre les filles et les garçons et à la sexualité, accès aux services sanitaires tels que l’IVG, accès égal et gratuit à la contraception ». C’est exactement comme pour l’utilisation du féminin dans les titres : quand on nomme des choses, on parle de politiques, on parle de concepts.

Si la France veut se faire entendre à un niveau international, il faut qu’elle sache manier ces concepts partagés par tout le monde. Sans vouloir ranimer de querelles, et il y en aura peut-être quelques-unes en perspective ce soir, je dirai qu’il en va de même pour le mot « genre », lequel n’est rien d’autre qu’une construction sociale pour dire que les filles et les garçons ont un sexe, qu’il y a deux sexes, mais que la construction sociale est faite de stéréotypes qui nous mettent dans des cases. C’est pourquoi il ne serait pas inutile de moderniser notre vocabulaire, notre droit et nos concepts.

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