Intervention de Jean-Frédéric Poisson
Séance en hémicycle du 21 janvier 2014 à 21h30
Égalité entre les femmes et les hommes — Article 5 c
Jean-Frédéric Poisson :En imaginant que vous puissiez être en situation de garantir le libre choix des femmes, vous omettez, madame le ministre, l’éducation dont Mme Buffet parlait à l’instant. On s’étonne que la sexualité précoce des adolescents conduise à des situations dramatiques à quatorze, quinze ou seize ans, mais comment imaginer qu’une jeune fille puisse faire autrement qu’avoir recours à la pratique de l’avortement pour se sauver la vie, si je puis dire ? Comment lui en vouloir ? Que prévoyez-vous, madame la ministre, pour prévenir ces situations ? Que prévoyez-vous pour éduquer un peu mieux les hommes afin qu’ils évitent de faire pression sur les femmes ?
Ce que vous imaginez être un libre choix n’existe que dans les textes. Et c’est aussi pour revenir sur cette situation que nous voulons absolument maintenir dans le droit la notion de détresse.
Le 21/10/2014 à 16:12, laïc a dit :
Le PS nie la détresse comme raison de l'avortement, ce faisant il nie les pressions que les femmes peuvent connaître pour être obligées d'avorter. Un gouvernement responsable ferait le contraire, et chercherait à enquêter sur les raisons de l'avortement, afin de savoir si derrière la présumée "volonté pleine et entière de la mère" ne se cache pas un "si tu n'avortes pas, tu vas voir ce que tu vas voir...". On a l'impression que la femme qui avorte le fait toujours de son plein gré, il n'y a pas un mot du PS pour la jeune fille maltraitée qui voudrait son bébé et qui, sous la pression familiale ou autre, est obligée d'avorter, et qui devra dire que ce désir d'avorter est le sien, alors que c'est celui de ses persécuteurs. La loi doit protéger la femme dans les deux sens, soit qu'elle veuille garder son embryon, son futur bébé, soit qu'elle veuille l'éliminer. La loi ne peut détourner son regard des raisons qui poussent la femme à avorter, car c'est là que le délit se cache, que la violence faite aux femmes se cache, et que les vraies violations des droits de l'homme se cachent.
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