Intervention de Monique Orphé

Séance en hémicycle du 21 janvier 2014 à 21h30
Égalité entre les femmes et les hommes — Article 5 c

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMonique Orphé :

…parce qu’ils sont vraiment surréalistes, choquants, voire très graves. J’ai ainsi entendu M. Bompard nous dire qu’on va utiliser l’IVG comme on prend un cachet. Cela démontre que ce droit que nous avons durement acquis, à savoir la dépénalisation de l’IVG, demeure vraiment très fragile. Je veux aussi revenir sur les propos de Mme Maréchal-Le Pen, en rappelant ce qu’elle écrit dans son exposé sommaire : « La référence à cet état de détresse n’a pas vocation à constituer un obstacle au droit des femmes mais constitue un garde-fou afin de responsabiliser cette démarche [… ]. » Est-ce à dire, madame, que quand une femme prend la décision de recourir à l’IVG, elle ne sait pas ce qu’elle fait ? Serait-elle irresponsable ? Je vous réponds que non parce que, nombre d’intervenants l’ont dit, en particulier Mme Buffet, c’est un choix difficile et aussi une souffrance. Il est surprenant d’entendre, dans la bouche d’une femme, ce type de propos insultants pour les femmes que nous sommes. Madame Maréchal-Le Pen, le choix d’avoir ou non un enfant est l’une des décisions les plus importantes dans la vie d’une femme. et revenir sur ce droit durement gagné, c’est remettre en cause l’existence même des libertés fondamentales de chacun d’entre nous, à savoir notre liberté de conscience, notre autonomie morale qui nous permet de prendre librement des décisions et surtout notre droit à une maternité librement choisie. Par conséquent, en tant que rapporteure pour avis de la commission des affaires sociales, je soutiens cet article car la suppression de la notion de situation de détresse matérialise la suite logique des choses : la marche sensée de notre société vers le progrès.

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