Intervention de Henri Guaino
Séance en hémicycle du 22 janvier 2014 à 15h00
Ratification de la charte européenne des langues régionales ou minoritaires — Motion de rejet préalable
Henri Guaino :Je sais, mes chers collègues, ce qu’un tel jugement peut avoir de révoltant pour certains d’entre vous. Mais regardez la réalité en face ! De quoi s’agit-il d’autre dès lors que nous envisageons pour la première fois dans notre histoire républicaine la possibilité de reconnaître juridiquement des minorités et de revenir sur l’effort multiséculaire visant à faire de la France autre chose que « l’agrégat inconstitué de peuples désunis » que décrivait Mirabeau ? Que personne ne s’y trompe, l’institutionnalisation du communautarisme linguistique, si nous nous engageons sur cette pente fatale, sera la matrice de tous les autres, régionalistes, ethniques, religieux !
Le 15/09/2014 à 09:22, laïc a dit :
Ce n'est pas le fait de parler français qui va détourner ipso facto du communautarisme. Il y a plein d'intégristes religieux qui parlent couramment français : en sont-ils moins intégristes pour autant ? Ce qui est important n'est pas tant la langue elle-même que ce que la langue véhicule. Et ce que la langue véhicule, c'est à l'école de l'enseigner. Il ne sert à rien de parler français si le professeur a peur de dire en classe que la terre s'est faite en 4,6 milliards d'années, et non pas en 7 jours, ou s'il a peur de dire que les droits de l'homme doivent s'imposer sur toutes les autres lois, dont les lois religieuses qui n'ont pas de valeur en Etat de droit.
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