Intervention de Jean-Yves le Drian

Réunion du 14 janvier 2014 à 19h15
Commission de la défense nationale et des forces armées

Jean-Yves le Drian, ministre de la Défense :

En premier lieu, nos forces n'ont pas vocation à rester engagées dans des opérations qui arrivent à leur terme ; et, dans certains cas, les effectifs ne dépassent pas une dizaine d'hommes.

Une organisation cohérente dans la zone sahélienne nous permet une meilleure réactivité.

La contribution de nos partenaires européens restera en tout état de cause limitée, mais même un nombre réduit de soldats pourrait nous aider à protéger l'aéroport de M'Poko et à engager le retour chez elles des quelque 100 000 personnes réfugiées autour de la piste. L'action humanitaire est également indispensable ; mais, comme je l'ai indiqué, elle dépend aussi de l'ouverture de l'axe routier reliant Bangui au Cameroun. Des troupes européennes pourraient également nous aider à assurer cette sécurité. Surtout, je le répète, elles pourraient participer à la formation, comme au Mali. Une telle mission est essentielle pour la sécurité à long terme.

Depuis de nombreuses années, le Nord de la RCA est délaissé par le pouvoir central de Bangui. Dans ces régions vivent de nombreux musulmans qui, animés par le ressentiment, s'enrôlent dans les Séléka. Si l'on veut éviter une nouvelle spirale de cette nature, le Nord doit être pris en compte : c'est d'ailleurs l'une des conditions posées lors de la conférence de N'Djamena. Chacun doit aussi retrouver sa place au sein d'une armée reconstituée.

La France entend par ailleurs se mobiliser pour que les Européens prennent conscience qu'ils jouent leur sécurité au Sahel. Des opérations telles que EUTM-Mali ou EUCAP Sahel Niger sont particulièrement bénéfiques, et des coopérations existent, notamment avec les Britanniques pour le renseignement. Mais rien n'existe, par exemple, pour la Libye.

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