Madame, messieurs, vous faites oeuvre utile : je me rappelle le temps où, pour porter un projet d'équipement culturel, il nous fallait chercher des arguments de toutes sortes pour justifier la dépense publique.
Les comparaisons que vous avez établies, notamment avec l'industrie automobile, sont intéressantes : il existe bien une industrie culturelle.
Toutefois, pour être légitime, la culture doit-elle nécessairement démontrer son apport économique ? Je ne le pense pas.
Le rapport démontre le poids de la culture en matière économique – quelque 58 milliards d'euros – et en matière sociale – près de un million d'emplois –, sans oublier l'impact des implantations culturelles sur les territoires. C'est pourquoi nous regrettons la baisse du budget de la culture qui est en contradiction avec son poids économique.
Votre rapport identifie les activités porteuses – le cinéma et les jeux vidéo – ou fragiles – le livre et la presse –, ce qui confirme le bien-fondé de notre démarche visant à confirmer le prix unique du livre.
Je regrette toutefois que l'approche se limite à l'aspect quantitatif et omette l'aspect qualitatif. Vers quels types d'équipements ou de manifestations ou vers quels territoires vont les fonds d'État ? Une deuxième étude devrait viser à évaluer les secteurs où il convient de porter l'effort public.
Il faudrait également comparer l'apport, très important, des collectivités locales à celui de l'État, sans oublier d'approfondir le lien entre économie culturelle et économie touristique.
Vous avez raison de souligner la corrélation positive entre implantation culturelle et développement socio-économique dans un territoire. Tout élu local sait qu'une politique culturelle ambitieuse participe du développement local, d'une façon peut-être immatérielle et difficilement quantifiable, mais tout à fait déterminante car elle impose une image de dynamisme et provoque un sentiment de fierté qu'il est impossible de mesurer mais qu'il est très aisé d'observer.