Il est évident que ce n'est pas l'aspect financier qui doit guider nos choix en matière culturelle.
Élue du Vaucluse, je suis toutefois heureuse que la culture soit reconnue comme un objet d'étude et, surtout, comme un moteur de l'économie locale et nationale. En ces temps de perturbations économiques et d'orages financiers internationaux, il me paraît crucial que le pays dispose de stabilisateurs, de moteurs qui, pour être auxiliaires, sont loin d'être accessoires.
Notre pays n'est pas n'importe quel pays. Dans l'ADN de notre nation, la culture occupe une place à part. Elle est souvent perçue comme une passion française, un supplément d'âme, un luxe qu'on peut se payer lorsque tout va bien mais qui devrait être utilisé comme variable d'ajustement en période de crise.
Or économie et culture procèdent toutes deux d'une même dynamique : celle de l'échange, qui s'inscrit dans un champ économique encore trop méconnu. Lorsque en 2003, en plein coeur de la crise de l'intermittence, le festival d'Avignon a été annulé, nombreux sont ceux qui ont pris conscience de l'importance de l'économie culturelle pour les territoires. Les commerçants avignonnais qui décriaient année après année le festival ont alors compris ce que celui-ci leur apportait en matière économique ; depuis cette date, je ne les entends plus se plaindre !
Ce rapport présente avec justesse une méthodologie pour évaluer l'apport – les « externalités positives » – de la culture et des secteurs culturels.
Quels sont les moyens d'accroître l'influence de la culture dans l'économie ? Je pense notamment au spectacle vivant, compte tenu de son importance en termes d'emploi. Pouvez-vous nous en dire davantage sur les retombées économiques des événements culturels pérennes, notamment en matière d'emplois durables ? Est-il possible de disposer d'une approche des modes de consommation culturelle en fonction des catégories socioprofessionnelles des usagers – ceux qui font la dépense – et des salariés – ceux qui en vivent ?