S'agissant de l'analyse territoriale, nous avons pu mesurer de manière objective l'impact durable d'une implantation culturelle sur le développement d'un territoire – nous avons comparé l'évolution de la performance économique du territoire culturel à celle de territoires témoins. Toutefois, cette mesure ne nous conduit qu'à affirmer une corrélation et non une causalité en raison d'un obstacle d'ordre statistique. En effet, nous nous fondons sur les données fournies par le recensement, qui a lieu tous les dix ans en moyenne. Aussi ne nous est-il pas possible de savoir si l'implantation d'un musée en 2005 était liée à un fort dynamisme au début ou à la fin de la décennie. Cette limite méthodologique pose la question de l'aménagement des données statistiques. Nous avons toutefois déjà pu constater que plus le bassin de vie culturel étudié est petit, plus il est performant par rapport aux territoires témoins. Nous avons également noté qu'une manifestation liée à la musique pouvait être plus performante que l'installation d'un équipement. Cependant, notre échantillon ne comprenant que quarante territoires, il est difficile d'établir une règle générale. Nous n'avons donc pas pu vérifier si les implantations culturelles généraient des clusters et gentrifiaient les territoires, ceux que nous avons choisis étant le plus souvent ruraux.
Il existe bien en France, sinon des déserts culturels, à tout le moins des territoires qui n'ont pas bénéficié d'implantation culturelle dans les dix dernières années : ce sont précisément ces territoires que nous avons utilisés comme territoires témoins.