Il y a d'abord eu la volonté très forte d'un homme dans ce pays, mais la situation a changé. De même, un Bourguiba qui buvait un verre d'eau à la télévision pendant le ramadan serait impensable aujourd'hui. Plaquer nos propres éléments d'analyse serait une erreur.
Dans la situation en Syrie, il y a bien sûr un conflit entre sunnites et chiites, mais aussi une lutte d'influence entre l'Arabie saoudite et l'Iran, sans oublier le Qatar. L'effondrement de l'État est aussi une réalité.
Pour répondre à Jean Glavany, ces crises soulignent la capacité de notre diplomatie à s'adapter très vite aux nouvelles donnes politiques. Il y a eu un beau revirement, en particulier s'agissant de la Libye, ce qui prouve que l'instrument diplomatique français demeure aux ordres du politique, fort heureusement d'ailleurs.
S'agissant de Kadhafi, on peut effectivement s'interroger sur le revirement étonnant qui avait eu lieu précédemment en sa faveur, malgré de très vieux ressentiments. L'homme considérait la Libye comme sa « ferme », comme cela nous a été dit. Et comme il avait détruit l'Etat, tout est à construire après son départ. Cela ne se fera pas en un jour.