J'ai bien peur de devoir refroidir un peu l'enthousiasme des rapporteurs. En premier lieu, nous disposons certes d'une nouvelle boîte à outil avec le traité de Lisbonne, mais elle est loin d'être facile à ouvrir. Je rappelle en effet que l'article 238 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne dispose que la coopération structurelle renforcée ne pourra être lancée que si une majorité qualifiée d'États y consent, ce qui est loin d'être acquis. En deuxième lieu, l'article 42 du traité sur l'Union européenne subordonne clairement toute décision européenne à l'OTAN qui demeure le « fondement » de la politique de défense de ses participants et l'« instrument de sa mise en oeuvre ». En dernier lieu, même les coopérations dans le domaine industriel restent obérées par les efforts financiers très insuffisants consentis par l'immense majorité de nos partenaires, qui ont dans les faits remis leur défense dans les mains des États-Unis.