Intervention de Jérôme Lambert

Réunion du 28 novembre 2012 à 18h45
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJérôme Lambert :

Cet accord sur la Grèce nous coûtera-t-il ? S'il permet de sauver ce pays et de le maintenir au sein de la zone euro, j'y suis favorable, mais sans doute serait-il utile que nous soyons correctement informés sur ce qu'il nous coûte précisément. Nous sommes prêts à contribuer, mais que les choses soient claires !

L'accord sur le budget de l'UE constitue toujours une question délicate qui fait l'objet d'intenses tractations. En l'occurrence, il doit intervenir à un moment inédit pour l'Europe puisque nous traversons une crise économique majeure. Nous concevons donc parfaitement la difficulté de la tâche des gouvernements.

J'approuve les grandes orientations qui viennent d'être données. C'est ainsi que je soutiens la défense de l'ensemble de la PAC compte tenu des enjeux qu'elle représente. Néanmoins, elle me semblerait d'autant mieux comprise et acceptée, y compris chez nous, si nous pouvions vraiment expliquer que, dorénavant, ce ne sont pas 20 % des exploitations agricoles qui recevront 80 % des aides. S'il fallait négocier une petite baisse mais que 70 % ou 80 % des agriculteurs soient tout de même satisfaits grâce à un rééquilibrage, ce serait une bonne chose.

Nous savons tous combien les fonds structurels sont utiles. Il suffit de se déplacer dans quelques pays de l'UE qui en ont bénéficié ces dix ou quinze dernières années pour s'en rendre compte : partout, l'Europe est là. Toutefois, je me demande si de formidables autoroutes ou équipements, dans certains pays, ne sont pas parfois un peu surdimensionnés. Ces aides structurelles n'ont-elles pas servi, par exemple en Espagne, à créer des sortes de « bulles spéculatives » ? On pousse à s'équiper et, au bout du compte, le pays réel ne suit pas. A mon sens, c'est ainsi que s'explique aujourd'hui une partie de la crise espagnole. Les fonds structurels sont nécessaires mais sans doute conviendrait-il, sans songer à les réduire, que l'on veille à ce que leur usage soit vraiment cohérent sans qu'il soit question de faire plaisir à quelques potentats en faisant flotter le drapeau européen sur les régions où ils règnent.

Enfin, voilà des années que nous nous battons pour que l'Europe dispose de ressources propres. Vive l'impôt européen qui, peut-être, contribuera à donner à l'Europe une dimension citoyenne qui me semble absolument nécessaire !

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