Intervention de Philippe Dorge

Réunion du 16 mai 2013 à 11h00
Mission d'évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale

Philippe Dorge, directeur des ressources humaines du groupe PSA :

La question des primes est délicate. À Aulnay, certains demandent une prime de 130 000 euros, quand nous pensons accorder des primes allant de 25 000 à 40 000 euros ! C'est vous dire l'écart énorme entre ce qui est possible et ce qui est revendiqué par une petite frange très radicale. Mais les partenaires sociaux préfèrent s'en tenir à ce que prescrit le code du travail, c'est-à-dire donner la priorité au reclassement et à la sécurisation des parcours.

Aujourd'hui, ce ne sont pas les entreprises qui veulent se débarrasser de leurs obligations légales en donnant des primes supra-légales ; c'est la situation sociale qui fait naître les abus. Ce n'est pas le cas de PSA, mais j'ai des exemples de fournisseurs, d'équipementiers qui se trouvent dans l'obligation d'accorder des primes exorbitantes - 100 000 euros ! – parce qu'ils sont pris en otage, parce que leurs outils de travail sont pris, ce qu'ils ne peuvent pas se permettre.

Aujourd'hui, même les syndicats sont parfois débordés : la peur de perdre un contrat à durée indéterminée et de sombrer dans la précarité est telle que le blocage est insurmontable. En acceptant une prime, certains salariés ont l'impression de « vendre » leur CDI.

L'administration joue globalement le jeu de l'apaisement et de la médiation ; nous avons des interlocuteurs syndicaux responsables, et les directions des entreprises le sont aussi. Les abus sont plutôt des cas marginaux, mais qui font beaucoup parler.

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