J’ai bien entendu les propos de M. le rapporteur et de Mme la ministre. Je pense qu’il était important et intéressant d’avoir ce débat à l’occasion d’un projet de loi sur l’égalité entre les femmes et les hommes. Certains ont pu s’interroger sur l’opportunité d’intégrer ces dispositions dans ce texte, mais je pense qu’il fallait aborder le sujet et obtenir vos réponses. Pour rassurer M. le rapporteur, j’indique que nous le faisons tout à fait sereinement : il n’est pas question d’enflammer les esprits.
Je le répète : selon les associations qui s’occupent des violences faites aux femmes, 57 % des appels proviennent de personnes qui ont connu des violences ou l’inceste dans leur enfance. Et lorsque nous avons abordé le problème de la prostitution, nous avons pu constater qu’une grande partie des personnes prostituées a aussi connu des violences dans leur enfance, souvent sous la forme d’inceste. C’est donc un sujet majeur.
Des associations diffusent actuellement une campagne sur internet pour dénoncer cette violence sans doute méconnue, y compris par les professionnels et dans les écoles. Il semblerait qu’un enfant sur cinq, dans une classe, soit victime d’un inceste. Si les professionnels ne sont pas sensibilisés à cette question, ils ne peuvent le détecter.
Pour toutes ces raisons, il s’agit d’une cause majeure à laquelle nous devons travailler rapidement. Je pense que l’opposition sera tout à fait d’accord pour que nous le fassions tous ensemble. Je ne sais pas s’il y a lieu de constituer une commission spéciale ; toujours est-il que nous ferons en sorte de déposer rapidement une proposition de loi.
Je retire donc cet amendement.