Il est presque amusant de vous entendre parler d'une union européenne de la défense, monsieur le ministre, alors que vous ne parvenez même pas à mobiliser le groupement tactique.
Pourquoi, en mars 2013, la France a-t-elle laissé la Séléka prendre Bangui, alors qu'elle avait, sur le terrain, les moyens militaires de l'en empêcher ? Par trois fois, en 2006, 2007 et 2012, nous avions repoussé les groupes armés du Nord, aujourd'hui réunis sous l'appellation de « Séléka ». Nous avons laissé le pouvoir à un groupe qui ne représente que 3 à 4 % de la population, et qui est détesté par la communauté musulmane. Des coupeurs de routes venus de la zone frontalière avec le Soudan et le Tchad ont pu s'installer à Bangui. Comme nous l'ont confirmé d'anciens militaires et des personnels du renseignement, les troupes combattantes de l'ex-Séléka sont des supplétives de celles du Nord Soudan, qui pour certaines d'entre elles ont participé aux massacres du Darfour.
Selon nos informations, les miliciens de l'ex-Séléka, désarmés le jour, sont les maîtres de la nuit, pendant laquelle ils font régner la terreur à bord de leurs pick-up. Les repousser vers le Nord ne réglera rien, car ils trouveront des bases arrière au Soudan.
Enfin, comment comptez-vous empêcher les incessantes tentatives d'incursion des miliciens soudanais ?