Intervention de Michel Terrot

Réunion du 15 janvier 2014 à 9h45
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Terrot :

Je me délecte lorsque j'écoute M. Michaïlof. Nous l'avions déjà entendu lors d'auditions antérieures nous tenir les mêmes propos sur la part respective de l'aide bilatérale et multilatérale. Toutes ces idées ont été reprises dans d'innombrables rapports, sans que jamais il en soit tenu compte pour fixer un cap politique. Je suis choqué de ne trouver ni dans le projet de loi ni dans le rapport annexé, ne serait-ce que le début d'un commencement de réflexion sur les moyens pour la France de retrouver une politique d'influence. Le temps serait pourtant venu d'infléchir notre politique d'aide au développement en ce sens, notamment sur le continent africain, à l'heure où la Chine et les États-Unis y sont déjà très fortement présents, et où le Brésil y prend pied.

Je suis stupéfait en lisant page 50 que « depuis 2012, la France met en oeuvre une taxe sur les transactions financières à titre national, dont une part significative est allouée à des actions de développement, consacrées aux grandes pandémies et à la santé, mais aussi à la protection de l'environnement et à la lutte contre le changement climatique. » J'avais cru comprendre après l'élection de François Hollande que, comme promis initialement, ces financements innovants abonderaient l'aide bilatérale. Or, aujourd'hui, 90% de leur produit, sinon davantage, sont versés au budget de l'État et pas du tout affectés à la politique de développement. C'est un hold-up, en totale contradiction avec les déclarations de principe sur les Objectifs du millénaire pour le développement. Cette solution présentait pourtant l'avantage de pouvoir être mise en place rapidement et aurait pu permettre à notre pays de renouer avec une politique d'influence.

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