Les débats de mercredi dernier ont montré la mobilisation de députés de tous horizons, partis et territoires confondus, pour la belle cause des langues de France trop rarement portée à la tribune de notre assemblée.
Mais cela ne suffit pas.
Aussi devons-nous voter ce texte à une très large majorité. Ce n’est qu’à cette condition que le Gouvernement déposera un projet de loi permettant la mise en oeuvre de cet engagement de François Hollande par un vote du Congrès.
Quatre arguments majeurs fondent notre avis favorable.
D’abord, ratifier la Charte signée en 1999 sous le gouvernement de Lionel Jospin permettra de sauvegarder autant que de valoriser notre patrimoine linguistique et de le faire reconnaître comme le plus riche d’Europe. Le seul prétexte d’une menace contre l’unité de la République ne tient pas. C’est une posture, un ethnocentrisme jacobin, un vrai chiffon rouge !
La maturité de la République française lui permet aujourd’hui d’envisager très sereinement de libérer les langues régionales des contraintes dans lesquelles elle les a confinées tandis qu’elle forgeait son unité.
Comme vous l’avez affirmé, madame Filippetti – je vous cite – : « Dans la reconnaissance des langues de France, il y a la fidélité au principe républicain qui fonde la citoyenneté sur le partage de valeurs républicaines, quelle que soit la langue qui exprime ces valeurs. »
Nous serons d’autant plus crédibles dans la défense du français au sein des institutions internationales, et face à l’hégémonie des langues de la mondialisation, que nous aurons nous-mêmes prouvé notre ouverture à toutes les langues, de métropole et d’outre-mer.