Monsieur le ministre, vous avez sans doute pris connaissance au début de ce mois des résultats du baromètre de la confiance politique réalisé par le CEVIPOF en collaboration avec Sciences Po Paris. Il mesure le niveau de confiance des Français dans leurs institutions. On a fait beaucoup de commentaires sur le climat de défiance qui s’instaure de plus en plus dans notre pays, mais bien peu sur les chiffres relatifs à notre école. Or ils permettent de tirer deux enseignements principaux. Tout d’abord, en 2012, l’école se situait en deuxième position sur douze institutions, en recueillant la confiance de 73 % des Français. Nous sommes donc bien loin du bilan catastrophique que vous dressez parfois de la politique d’éducation qui a été menée au cours de la dernière décennie. L’image de l’école, à l’issue des mandats de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy, loin de s’être dégradée, était restée bonne et même très bonne. Second enseignement : la cote de confiance des Français dans leur école s’est sérieusement dégradée en 2013, puisqu’elle a baissé de 6 %, en passant de 73 % à 67 %. Avec les syndicats, l’école est l’institution qui a le plus reculé dans ce baromètre de confiance. Alors qu’elle était encore deuxième en 2012, elle rétrograde à la quatrième place.
Monsieur le ministre, comment expliquez-vous ces résultats ? Est-ce l’effet de la déception causée par votre loi qui n’a de refondation que le nom ? Pensez-vous que ce soit le fruit de la réforme des rythmes scolaires, qui, mal conduite, a tourné au fiasco et a abouti à la création d’une école à deux vitesses ? Ou ce recul ne ferait-il que traduire l’inquiétude des parents face à un ministre de l’éducation nationale qui veut « arracher l’élève à tous les déterminismes », y compris au déterminisme familial ?