Monsieur le député Liebgott, il y a un paradoxe, vous l’avez noté, à souhaiter que l’école permette de meilleurs apprentissages tout en voulant y soustraire son enfant. On voit bien les intentions qui se cachent là derrière. Ce serait l’honneur de toute la représentation nationale, lorsque mon ministère a affaire à des attaques aussi dures, que de rappeler que l’école est obligatoire en France et que cette obligation s’impose aux parents. Devant les extrémistes qui sont à la manoeuvre, il faut s’unir pour affirmer que ces procédés sont inacceptables. Je n’ai pas eu l’occasion de préciser les choses à la séance des questions au Gouvernement, vous me la donnez. Je rends acte au président du groupe UMP d’avoir lui-même, dans l’après-midi, condamné ces comportements, mettant ainsi fin à l’interprétation qui avait été faite de ses propos ce matin, dans Le Parisien. Mais, dans le même temps, il demande à l’éducation nationale une clarification. Je vais donc la faire de nouveau.
À l’école de la République, on lutte contre toutes les inégalités, dont l’inégalité entre les filles et les garçons. Elle existe dans la société, mais aussi dans nos formations et dans les choix des filières. Jamais aucun professeur n’a pu imaginer nier cette différence alors même qu’il enseigne précisément le respect des différences, y compris cette différence fondamentale qu’est la distinction entre les filles et les garçons. Un certain nombre d’attaques à ce sujet, ces derniers jours, ont été d’autant plus blessantes pour les professeurs, et je les assure de ma totale solidarité. Si l’on enseigne l’égalité entre les filles et les garçons, c’est bien parce qu’ils ne sont pas identiques. Dans un État de droit, égalité ne signifie pas similitude ou homogénéité, mais justement égalité entre ceux qui sont différents, que ce soit par leurs opinions, leur histoire, leurs origines et bien entendu par leur sexe. L’égalité et le respect vont ensemble. C’est pourquoi l’enseignement sur un tel sujet est important. Mais il y a dans ce pays des gens qui sont contre l’égalité, contre l’émancipation des femmes et contre le respect. Tous les républicains doivent s’unir sur cette question car il ne faut pas sous-estimer ce qui s’est produit ces derniers jours et ce que certains cherchent à faire en associant, dans le même refus de nos valeurs républicaines, des gens dont les combats, s’ils étaient positifs, seraient pourtant très différents.