Monsieur le député Aboubacar, la situation à Mayotte est pour nous un sujet de préoccupation aiguë. À ma demande, George Pau-Langevin, ministre déléguée chargée de la réussite éducative, s’y rendra à la mi-février pour observer la mise en oeuvre de nos politiques.
Il s’agit de rendre Mayotte éligible aux dispositifs d’éducation prioritaire. Dès la rentrée 2014, dans le cadre de la préfiguration, le réseau de Dembeni deviendra ce que nous appelons maintenant REP plus, le plus doté des réseaux d’éducation prioritaire. Il s’agit ensuite d’avoir les ambitions et les exigences qui se rattachent à ces moyens. Dès 2015, nous allons étendre cette politique.
Trois chantiers essentiels ont été lancés depuis notre arrivée et vous les avez évoqués dans vos propos.
D’abord, la scolarisation en maternelle touche seulement 65 % des enfants et est liée à une insuffisance des locaux. Entre 2008 et 2012, seulement trente classes ont été ouvertes, un résultat très éloigné des programmes annoncés et des financements prévus par l’État. Une prise de conscience des autorités locales est nécessaire pour accompagner ces créations. Nous sommes et nous serons présents.
Ensuite, les rythmes scolaires doivent être normalisés très vite car les élèves qui subissent déjà nombre de difficultés sont privés de 40 % de temps d’apprentissage par rapport aux petits métropolitains du même âge.
Enfin, la formation des maîtres est la grande affaire, en dehors d’un plan général destiné à rendre la profession plus attractive. Elle a pris, je l’espère, une tout autre dimension depuis dix-huit mois et elle doit être poursuivie de façon intense avec l’école supérieure du professorat et de l’éducation de La Réunion.
Sachez, monsieur le député, que nous sommes totalement engagés à vos côtés. Nous veillerons à ce que cet effort se traduise sur le terrain et qu’il soit soutenu dans la durée.