Intervention de Gilles Lurton

Séance en hémicycle du 28 janvier 2014 à 21h30
Questions au ministre de l'éducation nationale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGilles Lurton :

Monsieur le ministre, j’aurais pu revenir sur la réforme des rythmes scolaires qui n’en finit pas de poser des problèmes aux collectivités locales : organisation des temps d’activités péri-éducatives, lutte contre la fatigue, financement, application aux établissements de l’enseignement privé. Autant de questions qui font l’objet d’un débat animé dans notre pays et suscitent souvent le dépit des maires de France.

Pour ma part, je souhaite appeler votre attention sur les problèmes liés à l’enseignement de l’histoire dans nos écoles.

Depuis de nombreuses années, la place de cette matière dans le cursus scolaire diminue. Mais le problème ne tient pas seulement au nombre d’heures de cours, l’orientation des programmes est aussi en cause.

L’histoire scolaire, de Jules Ferry jusqu’aux années 1960, était dominée par le roman national républicain qui racontait une histoire de la France et de ses grands personnages, de Vercingétorix à Clemenceau. Ce récit conserve toute sa validité historique. Il met en lumière les continuités qui caractérisent la France, communauté réunie autour d’un État monarchique puis républicain.

Les programmes scolaires actuels font place au matérialisme historique, aux thèmes transversaux comme « la condition ouvrière au XIXe siècle » et minimisent le rôle des grands personnages de notre histoire.

La disparition de dates et de périodes capitales aboutit également à une histoire lacunaire qui rend beaucoup plus difficile l’assimilation par les élèves de la chronologie.

C’est en apprenant d’abord l’histoire de France que l’on accède à l’histoire des autres. François Mitterrand n’affirmait-il pas en 1982 : « Un peuple qui n’enseigne pas son histoire est un peuple qui perd son identité » ?

Monsieur le ministre, une immense majorité de Français, au-delà des clivages droite-gauche, aime l’histoire et particulièrement celle de notre pays.

L’école doit d’abord être le lieu de formation des futurs citoyens français, quelles que soient leurs origines, dans une vision commune de la France. Elle est une garantie d’intégration car elle est un moyen d’accéder aux modes de compréhension de notre société.

Monsieur le ministre, ma question est simple : quel type d’enseignement de l’histoire comptez-vous promouvoir ?

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