Intervention de Vincent Peillon

Séance en hémicycle du 28 janvier 2014 à 21h30
Questions au ministre de l'éducation nationale

Vincent Peillon, ministre de l’éducation nationale :

Dans ce beau roman national que vous évoquez, l’histoire et les historiens ont joué un rôle essentiel, comme j’ai eu l’occasion de le rappeler à votre collègue Lionnel Luca lors d’une séance de questions au gouvernement. Nous partageons cette vision.

Ce roman national nous impose une exigence intellectuelle, au premier chef sur ce point très important : ce n’est pas le ministre de l’éducation nationale qui doit écrire les programmes d’histoire.

Sinon, je concevrais parfaitement que M. Breton, vous-même ou d’autres, Mme Buffet peut-être, se lèvent pour me reprocher d’orienter l’histoire et d’en donner une vision socialiste. Vous auriez raison.

Il m’a semblé qu’il fallait créer une instance indépendante, à l’instar de ce qui existe dans d’autres pays, un Conseil supérieur des programmes. Y siègent des parlementaires de la majorité et de l’opposition, des membres du Conseil économique, social et environnemental qui représentent la société car c’est bien de la nation dont il s’agit, des universitaires et des personnalités indépendantes. On y débat de ces questions avec les groupes d’experts.

J’ai donc saisi Alain Boissinot, le recteur qui le préside, de la nécessité de revoir l’ensemble de nos programmes de telle sorte qu’ils soient les meilleurs possible pour les élèves et surtout pour les soustraire à toutes ces polémiques qui n’aident pas l’école à avancer.

Je l’ai encore vu hier. Pendant qu’à l’extérieur des gens totalement ignorants de ce qui se fait dans l’école de la République se plaignaient que l’on n’y enseigne pas ceci ou cela, je constatais partout, et souvent avec l’appui des collectivités locales, un formidable travail de mémoire.

Il s’effectue bien entendu à partir des événements tragiques de la Shoah mais aussi des grands exemples que vous souhaitez, tels que l’historien Marc Bloch et des Français qui, quelles qu’aient été leurs opinions politiques ou religieuses, ont été capables de protéger des enfants juifs et de résister face à la barbarie nazie.

Cela s’enseigne dans toutes les écoles de France et, à ce moment-là, nous sommes très loin de vilaines polémiques que certains adultes veulent continuer d’entretenir.

C’est donc bien notre idée. Le Conseil supérieur des programmes est saisi. Je souhaite que, cette fois, nous soyons capables de transmettre aux enfants une histoire apaisée et valorisante.

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