C’est la seule chose qui soit demandée au directoire, mais elle est essentielle : plutôt que de commenter les positions des uns et des autres, il doit se placer au coeur même du management de la société et mettre toute son énergie à redresser l’entreprise. Les salariés et les organisations syndicales l’ont bien compris en signant le pacte social, qui prévoit des conditions d’armement améliorées ainsi qu’un plan de départs volontaires. Sans exposer intégralement l’environnement juridique du dispositif, ce qui a déjà été fait, je rappellerai que ce gouvernement a proposé certaines évolutions concernant non seulement la SNCM, mais l’ensemble du secteur maritime, en vue de garantir les conditions sociales et de défendre l’existence même du pavillon français – je pense notamment au principe du pavillon de l’État d’accueil. Il est normal, en effet, que les différents opérateurs amenés à pratiquer leur activité dans les eaux territoriales françaises soient soumis aux mêmes conditions sociales et d’armement.
Le dossier de la SNCM est l’un des plus denses et des plus volumineux – et des plus brûlants, comme le montre sa place dans l’actualité – que mon ministère ait à traiter. Je souhaite mobiliser toutes mes forces et ma volonté en vue de la résolution de ce dossier, car j’ai toujours eu la conviction que la SNCM avait une perspective d’avenir, pourvu que nous réussissions à la remettre sur la voie de la responsabilité et de la compétitivité, dans le cadre d’une stratégie de nature à lui permettre de revenir – ou de parvenir enfin – à une situation d’équilibre, voire de réalisation de bénéfices.
Il faut que l’année 2014 soit une année de retournement pour les finances de l’entreprise et que la saison de la nouvelle DSP soit une saison exemplaire. Par la qualité du service fourni, par la mobilisation massive des acteurs concernés, au premier rang desquels les salariés – qui en ont déjà fait la preuve au sortir du douloureux conflit survenu en début d’année, montrant à quel point ils ont envie de voir leur société s’en sortir –, la crédibilité de la société doit s’améliorer. Tous ceux qui se sont impliqués dans le redressement de la SNCM méritent qu’on leur dise la vérité et que l’on partage avec eux les choix stratégiques effectués dans un seul objectif, celui de l’efficacité économique.
Monsieur le président, monsieur le rapporteur de la commission, mesdames et messieurs les députés, telle est la position que le Gouvernement souhaite exprimer sur la SNCM. S’il n’est pas habituel de venir commenter un rapport d’enquête devant la représentation nationale, comme je le fais aujourd’hui, je vous remercie de m’avoir donné l’occasion de le faire – même si c’est devant un hémicycle clairsemé…