La France, vous le savez, madame la ministre chargée des Français de l’étranger, possède un réseau éducatif unique au monde. En Amérique latine, les lycées français sont des établissements d’excellence, qui participent au rayonnement de notre pays, à la diffusion de la langue française. Le lycée franco-mexicain est le plus grand établissement en nombre d’élèves du réseau des lycées conventionnés français. Les établissements conventionnés sont gérés par des associations de droit privé, français ou étranger, et ont passé une convention administrative, financière et pédagogique avec l’Agence pour l’enseignement du français à l’étranger. La convention permet notamment à l’établissement de bénéficier d’un encadrement pédagogique lui assurant une qualité de formation et un enseignement selon les normes françaises.
En novembre dernier, le conseil d’administration du lycée franco-mexicain a décidé de déconventionner le lycée à partir de la rentrée de septembre 2014. Cette décision a été prise de manière unilatérale. Le principal représentant de l’Agence, la proviseure en l’occurrence, en a même fait la promotion publiquement, sans aucune réaction de sa tutelle. La communauté éducative et la communauté française installée au Mexique ont manifesté publiquement leur refus de la sortie programmée de la convention.
Je sais l’attachement du ministère des affaires étrangères au conventionnement, rappelé à plusieurs reprises, notamment par le porte-parole du ministère. Pourtant, ce 23 janvier, un protocole a été signé entre l’agence et le lycée franco- mexicain, en présence de Mme l’ambassadeur de France. Ce protocole est ressenti à ce jour comme une capitulation en rase campagne face aux exigences de l’association gestionnaire. La fin du statut des personnels résidents était une exigence ancienne. Ils sont trop revendicatifs, trop syndiqués. Cette exigence a été satisfaite et les résidents d’aujourd’hui seront remplacés demain par des personnels sous contrat local. Le maintien du personnel expatrié en était une autre. C’est normal. Il est difficile de faire fonctionner un établissement sans cet encadrement. Elle est aussi satisfaite.
Les engagements pris pour maintenir une modération des frais de scolarité ou assurer la gouvernance peuvent paraître des points positifs. Il n’en reste pas moins que l’Agence s’est privée dans cette négociation des moyens de les faire respecter. Elle n’a fait preuve d’aucune anticipation, et ce n’est pas à défaut d’avoir été avertie. Elle a subi la crise.
Pouvons-nous entériner un tel coup de force ? Un tel protocole est la porte ouverte à de futurs déconventionnements sur le réseau. Ce n’est pas un bon signe avant la visite du Président de la République en avril prochain.