Intervention de François Asensi

Séance en hémicycle du 30 janvier 2014 à 9h30
Questions orales sans débat — Situation du commissariat de police de sevran

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Asensi :

Monsieur le ministre, ma question porte sur le cruel manque de moyens du commissariat de Sevran.

Sevran demeure la seule ville de cette taille en Seine-Saint-Denis à ne pas disposer d’un commissariat de plein exercice, malgré les problèmes de sécurité liés aux trafics, ce qui nous paraît tout à fait incohérent.

Son commissariat subdivisionnaire demeure rattaché au commissariat d’Aulnay-sous-Bois, avec des conséquences très concrètes et fortement préjudiciables : manque de réactivité, non-priorité de certaines interventions, dépendance pour le matériel et les ordres d’intervention. Un exemple significatif : le courrier concernant la ville de Sevran n’est pas traité sur place mais à Aulnay-sous-Bois.

En outre, depuis 2001, onze postes de policiers ont été supprimés. Le commissariat de Sevran est le plus mal doté du département, la circonscription de police Aulnay-Sevran l’une des plus mal pourvues, comme l’a souligné le rapport de la Cour des comptes de juillet 2011 sur les inégalités territoriales.

Malgré l’engagement remarquable des policiers, le commissariat n’est pas en mesure de répondre à toutes les demandes d’intervention, même sensibles. Les plaintes d’administrés sont légion. Samedi dernier encore, un ami médecin a vu sa voiture vandalisée alors qu’il exerçait dans un quartier sensible. Aucun véhicule de police n’était disponible pour lui venir en aide. Ce n’est pas tolérable.

Certes, l’État a accepté de financer la reconstruction du commissariat. C’est une bonne chose : il est plus que temps ! Depuis 1989 et l’implantation d’un bâtiment provisoire à ma demande et celle de l’ancien maire, les locaux s’étaient fortement dégradés. Cette reconstruction est une avancée importante pour l’accueil des victimes et les conditions de travail des policiers.

Mais la population sevranaise s’est émue en apprenant récemment que le futur commissariat demeurerait dans les faits une annexe d’Aulnay. Une pétition a réuni plusieurs centaines de signatures pour exiger l’obtention d’un commissariat autonome, d’un commissaire, de moyens supplémentaires.

Monsieur le ministre, les Sevranais ont droit à ce commissariat de plein exercice. Le nombre des incivilités et des délits, l’emprise du trafic de drogue et la violence qu’il génère, tout cela justifie un engagement de l’État. Il n’est plus acceptable que la Seine-Saint-Denis dispose de moins de policiers que les Hauts-de-Seine, malgré deux fois plus de délits. Le droit fondamental de vivre en sécurité doit être une réalité, à Sevran comme dans toute la République.

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