Monsieur le député Fromantin, vous posez un problème réel, qui touche avant tout les jeunes, à un moment important de leur vie, car le passage du permis représente l’accès à l’indépendance, l’entrée dans l’âge adulte. Il s’inscrit dans un contexte marqué par une nouvelle baisse des morts sur les routes – 3 250. Il faut donc explorer toutes les pistes qui permettent de sécuriser les jeunes. En région parisienne, nous avons constaté une augmentation du nombre de décès sur les routes, très souvent liés à des phénomènes d’incivilité, mais aussi de défauts de permis parmi les jeunes.
J’avais demandé à Mme Florence Gilbert, présidente de la commission jeunes et éducation routière du Conseil national de la sécurité routière, de faire un certain nombre de propositions et elle m’a présenté des mesures d’urgence. Ainsi, en 2014, une promotion de 25 inspecteurs du permis de conduire sera recrutée ; 60 000 examens supplémentaires pourront être organisés le samedi ou en fin de journée. En outre, afin de permettre aux inspecteurs en activité de faire passer davantage d’épreuves pratiques, l’épreuve théorique pourra être surveillée par des délégués et inspecteurs à la retraite. Voilà pour les mesures d’urgence. Nous allons par ailleurs regarder ce qui permet de réduire les délais.
En revanche, je ne crois pas que la piste d’une privatisation partielle de l’organisation du permis de conduire soit la bonne. Le permis de conduire est le premier examen de France avec plus de trois millions de candidats chaque année. Cet examen doit rester sous la responsabilité de l’État.
En ce qui concerne l’aspect financier, je crois que les pistes que vous évoquez ne feraient que renchérir le coût du permis. Mais nous devons faire preuve d’imagination. J’espère que le Conseil national de la sécurité routière – et j’invite, si cela n’a pas encore été fait, Mme Gilbert à vous rencontrer – réfléchira à d’autres dispositifs permettant d’aller au-delà des mesures d’urgence dont je viens de parler, mais aussi au-delà de ce que font beaucoup de collectivités territoriales, Je reste ouvert à d’autres types de propositions.