Madame Girardin, vous êtes devenue en quelques minutes une spécialiste de la montagne…
Vous le savez, le dispositif existant fait cohabiter des acteurs présents depuis longtemps et qui sont tous de très grands professionnels : le peloton de gendarmerie de haute montagne, les CRS des sections de montagne, ainsi que des acteurs plus récemment engagés : les groupes « montagne » de sapeurs-pompiers.
Nous devons cependant encore fournir un effort important pour mieux définir le cadre d’action des différents services et mieux coordonner leur rôle : la situation budgétaire de l’État et des collectivités territoriales nous l’impose. Nous devons donc aller plus loin que la circulaire du 6 juin 2011, qui avait déjà permis des avancées notables concernant notamment une meilleure définition des opérations de secours, la centralisation des alertes et la régulation par le CODIS. Le rapprochement des formations, le rapprochement des écoles de montagne, la mutualisation logistique sont des objectifs que nous pouvons atteindre à court terme.
Cette mutualisation doit également concerner les hélicoptères, outils indispensables au secours en montagne – je tiens à le souligner – mais également à la lutte contre la délinquance. Le ministère de l’intérieur emploie deux flottes : celle de la gendarmerie nationale et celle de la sécurité civile. Elles sont toutes deux largement implantées en montagne.
J’ai souhaité qu’une réflexion approfondisse les possibilités de mise en commun de cette flotte sans mettre en cause l’identité de chacune de ces deux forces. La maintenance des appareils, l’entraînement et la formation des pilotes, doivent être plus largement partagés. Il s’agit également, dans la mesure du possible, de mieux répartir les hélicoptères sur l’ensemble du territoire national pour en optimiser l’utilisation.
L’architecture qui sera retenue, tant pour le secours en montagne que pour les conditions d’emploi des hélicoptères, répond à une logique de bon emploi des crédits publics, sans dégradation de la couverture du territoire ni diminution de notre capacité à porter secours aux populations.
Enfin, le Conseil national de la montagne a toute faculté pour procéder à des auditions. Mes services – la direction générale de la gendarmerie nationale et la direction générale de la sécurité civile – sont bien entendu à sa disposition s’il souhaite les entendre, afin d’avancer ensemble avec les élus.