À Paris, les atteintes aux biens progressent de 10,6 %, ce qui fait 16 000 faits supplémentaires, avec 36 % d’augmentation pour les cambriolages et 12 % pour vols avec violence.
En même temps, la présence policière sur la voie publique baisse de 10 % et les infractions révélées par l’activité des services, de 31 %, dont près de 90 % pour les infractions à la législation sur les étrangers.
Pourtant, selon l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales, un tiers des multi-mis en cause à Paris sont étrangers, dont une moitié de Roumains, et à près de 90 % des mineurs.
Si, comme vous l’avez justement déclaré, monsieur le ministre, ces populations ont vocation à s’insérer dans leur pays d’origine, comment allez-vous y parvenir ?
Alors que le gouvernement précédent a équipé la capitale d’un millier de caméras de voie publique, ce qui a permis d’interpeller 6 500 délinquants, je propose pour ma part une deuxième tranche, avec son élargissement à toute la zone de police d’agglomération.
L’État ayant financé 98 % du plan actuel, la Mairie de Paris pourrait, ainsi que la région, les départements, partager la charge et équiper aussi les grands ensembles immobiliers sensibles, ce à quoi la Ville de Paris s’est toujours refusée jusqu’à présent.
Les ZSP dont parlait notre collègue Blazy, reprises des périmètres de sécurité renforcée, obtiennent des résultats. La quasi-totalité des nouveaux effectifs y sont affectés, au risque de créer un Paris de la sécurité à deux vitesses – surtout avec les phénomènes de déport, qui ne sont pas négligeables.
Comment mieux réprimer le millier de multi-réitérants à l’origine d’une bonne partie de la délinquance, alors que les réponses pénales manquent ? Elles risquent même de s’affaiblir dangereusement si vous décorrectionnalisez les désordres de voie publique qui gâchent la vie quotidienne des Parisiens : occupation des halls d’immeuble, vente à la sauvette, mendicité agressive, trafics en tous genres…
Une nouvelle flambée de la drogue est même quasi-programmée, avec l’ouverture prochaine de salles de shoot à Paris qui, ajoutée à la révision obligée de la loi de 1970, va aboutir à une dépénalisation de fait du cannabis dans notre pays.
Est-ce bien raisonnable alors que, selon un rapport des préfets datant de quelques jours, mais révélé ce matin, « entre exaspération et découragement, policiers et gendarmes ont le sentiment d’être condamnés à remplir le tonneau des Danaïdes, et ce en raison du peu de suites pénales des interpellations effectuées » ?