Intervention de Vincent Peillon

Séance en hémicycle du 5 février 2014 à 15h00
Questions au gouvernement — Réforme des rythmes scolaires

Vincent Peillon, ministre de l’éducation nationale :

Monsieur Reiss, manifestement, nous partageons un objectif, celui de limiter les inégalités scolaires qui, comme l’a rappelé l’enquête PISA, se sont considérablement accrues dans notre pays ces dix dernières années. Cela suppose de mettre en oeuvre un certain nombre de politiques publiques – formation des enseignants, priorité donnée au primaire, capacité d’assurer les remplacements, transition vers le numérique, renforcement de la lutte contre le décrochage scolaire – et de revenir sur une mesure prise en 2008 qui faisait que notre pays, seul parmi tous les pays développés, n’assurait que quatre matinées de classe, alors que – vous le savez, notamment en tant qu’ancien enseignant – pour mieux apprendre à lire, écrire et compter, il faut aux élèves cinq matinées tranquilles. C’est l’essentiel de cette réforme, laquelle constituera l’un des éléments qui permettront de lutter contre l’accroissement des inégalités scolaires.

Mais il y a aussi les inégalités hors temps scolaire. D’après l’INSEE, avant notre réforme, elles se mesuraient par un écart de 1 à 10. Dans le cadre d’un mercredi matin libéré, que font les enfants ? Il y a ceux qui ont accès à une activité, mais ils sont très minoritaires ; et il y a ceux qui sont livrés à eux-mêmes. La réforme que nous mettons en oeuvre tous ensemble – et dans votre département, elle se déroule bien dans 89 % des cas – vise à ce que plus d’enfants aient accès à de meilleures activités périscolaires. Cela est confirmé par l’INSEE, organisme indépendant : nous passerons d’une proportion de 20 % à 80 % pour les activités périscolaires, qui pour la première fois trouveront des modes de financement nouveaux. Bien sûr, il y aura l’apport des collectivités locales, mais aussi de la caisse d’allocations familiales, qui a modifié ses modes de financement, et d’un fonds d’amorçage de l’État.

Si votre but est la lutte contre les inégalités, vous allez, je n’en doute pas, mettre en oeuvre cette réforme avec nous et surtout la réussir. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

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