Intervention de Marianne Dubois

Séance en hémicycle du 5 février 2014 à 21h30
Formation professionnelle — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarianne Dubois :

Va-t-il subir le même sort que l’objectif d’inversion de la courbe du chômage en 2013 ? Permettez-moi de comparer la situation de notre pays avec celle de l’Allemagne. En France, 435 000 jeunes sont en apprentissage contre 1,5 million en Allemagne, soit 60 % d’une classe d’âge. Il est vrai qu’en Allemagne l’âge minimal d’entrée en apprentissage a été abaissé à treize ans, alors qu’il y a peu, la majorité actuelle le portait à seize ans en France. J’ai interpellé le Gouvernement en septembre dernier sur ces jeunes, obligés du fait d’une loi dogmatique de perdre une année à s’ennuyer sur les bancs d’un lycée, en attendant d’atteindre l’âge légal. La réponse, six mois plus tard, est éloquente : on nous dit que les jeunes sont accueillis en milieu scolaire. Voilà la traduction de l’intérêt porté à la formation professionnelle et plus particulièrement à l’apprentissage. Pouvons-nous croire un seul instant que ce texte et le précédent sur la refondation de l’école nous fournissent les moyens de rattraper notre retard et de nous mettre en adéquation avec le monde d’aujourd’hui ? Personne ne peut y croire pour l’unique raison qu’il faudrait au préalable changer le paradigme et reformater notre vision de l’éducation, c’est-à-dire mettre sur un pied d’égalité l’éducation scolaire et l’éducation professionnelle par la voie de l’apprentissage. Il faut abandonner les doctrines du collège unique et de l’objectif de 90 % d’une classe d’âge qui doit avoir le baccalauréat.

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