Intervention de Patrick Hetzel

Séance en hémicycle du 5 février 2014 à 21h30
Formation professionnelle — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Hetzel :

Madame la présidente, monsieur le ministre, madame la présidente de la commission des affaires sociales, madame la présidente de la délégation aux droits des femmes, monsieur le rapporteur, mes chers collègues, avec cette réforme de la formation professionnelle, nous sommes véritablement à un tournant. Un certain nombre de sujets importants et stratégiques y sont indéniablement abordés tels que, par exemple, le financement et la conception de la formation, qui devaient être revus car ils ne correspondaient plus aux réalités actuelles des entreprises et de nos concitoyens actifs. Mais ce texte ne règle pas tout, loin de là.

De manière générale, l’accord national interprofessionnel du 14 décembre 2013 est plutôt une avancée. Diverses dispositions vont indéniablement améliorer notre système actuel de formation professionnelle, unanimement considéré comme coûteux, inefficace et inutilement complexe.

Pour la première fois, ce texte fait entrer la formation dans le champ économique, comme un investissement, un levier de la performance du capital humain et d’innovation pour nos entreprises françaises.

Associer formation et compétitivité est salutaire mais il faut maintenant faire en sorte que cette évolution culturelle se diffuse très largement dans tout le corps social et auprès de tous les acteurs concernés.

En effet, pour que la formation soit à même de répondre aux défis futurs, elle doit s’articuler autour de trois éléments devenus indissociables : l’objectif de la formation qui est l’acquisition de compétences professionnelles ; un dispositif pédagogique et l’intervention d’un formateur ; l’évaluation des résultats et des compétences acquises.

Pour que la formation professionnelle devienne un outil au service de la compétitivité de la France et joue pleinement son rôle afin que notre pays atteigne les objectifs poursuivis par la stratégie européenne dite de Lisbonne, il faut encore faire tomber des barrières et s’assurer que la question de la formation professionnelle soit pleinement prise en compte par l’éducation nationale.

Cela signifie faire passer le message, en matière d’information et d’orientation, qu’il n’y a pas, d’un côté, la formation initiale et, de l’autre, la formation tout au long de la vie, mais qu’il y a bel et bien un continuum ; que les entreprises sont de fantastiques lieux de formation et qu’il convient de l’affirmer haut et fort, y compris au ministère de l’éducation nationale ou encore à celui de l’enseignement supérieur et de la recherche. Je déplore que ces deux ministres ne se soient pas impliqués sur un tel texte, preuve que les barrières à l’intérieur du Gouvernement ne sont pas tombées sur un tel sujet.

Il faut enfin pleinement reconnaître la place de nos entreprises comme lieux de formation. La rue de Grenelle et la rue Descartes n’en ont pas encore pris pleinement conscience au cours des dix-huit derniers mois.

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