Intervention de Isabelle Le Callennec

Séance en hémicycle du 6 février 2014 à 15h00
Formation professionnelle — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaIsabelle Le Callennec :

La dernière question de Véronique Louwagie est intéressante. Aujourd’hui, les demandeurs d’emploi nous disent souvent que la formation qu’ils souhaitent suivre n’existe pas dans leur région, qu’ils doivent s’« expatrier » pour la suivre et qu’ils n’en ont pas forcément les moyens. Or il se peut que la formation en question conduise directement à un emploi, y compris dans un métier en tension, car, on l’a rappelé, il y a entre 150 000 et 300 000 offres d’emploi non satisfaites. La question du financement de ces formations hors de la région est donc réelle.

Je reviens sur le droit individuel à la formation. Vous avez souligné que l’un de ses défauts était que l’on pouvait demander n’importe quelle formation : lors des débats, souvenez-vous, nous avons souvent parlé de macramé… Je pense qu’il aurait fallu saisir l’opportunité de cette loi pour flécher les formations auxquelles les demandeurs d’emploi devraient prioritairement accéder. Les trois listes prévues seront très longues. Je persiste à penser qu’il faudra un vrai conseil ainsi que des dispositifs incitatifs, voire coercitifs, pour que les demandeurs d’emploi qui souhaitent trouver un poste dans une région où il y a des offres non satisfaites soient prioritairement orientés vers ces formations. Une telle notion n’apparaît pas du tout dans le texte.

Je pense que vous partagez l’idée que les formations des demandeurs d’emploi aboutissent à des emplois, c’est dans leur propre intérêt. Or ces trois listes, qui seront immenses, ne sont pas suffisamment incitatives. Certes, il y aura un « droit » – vous avez même parlé de « pouvoir d’achat de formation ». Un demandeur d’emploi aura donc le droit de regarder ce qui figure dans la liste, mais si cela ne conduit à rien dans la région où il veut rester s’il n’est pas mobile, il perdra son temps et sera leurré, comme c’est parfois le cas aujourd’hui. C’est ce qu’il faut essayer de modifier.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion