Je souhaite vous interroger sur les centres de formation des clubs professionnels. Ces clubs assurent la formation des jeunes, lesquels suivent parallèlement un cursus scolaire. Leur financement repose pour l'essentiel sur des subventions de la ligue nationale et sur celles des collectivités locales. Les exigences du rugby et les nouvelles règles qui s'appliquent aux joueurs imposent à l'ensemble des clubs un investissement important en matière de formation. Ainsi, les jeunes doivent être formés de plus en plus tôt et passer de plus en plus de temps à s'entraîner.
Les conditions dans lesquelles ils conduisent leur double cursus me préoccupent. La formation sportive très exigeante doit s'insérer tant bien que mal dans le projet scolaire ; en effet, si dans d'autres sports, les jeunes s'entraînent deux fois par jour, ce n'est pas le cas au rugby. Ce qui est possible dans les Pôles Espoirs Rugby de la fédération ne l'est pas dans les établissements scolaires qui sont fréquentés par les jeunes des centres de formation. Chacun s'adapte et s'accommode au mieux ; libérer les lycéens dépend du bon vouloir du chef d'établissement, qui est contraint par les temps scolaires et les programmes. Cette situation ne permet pas un parcours harmonieux dans lequel les deux projets trouvent leur place, sans risque pour la réussite des jeunes. Pour que les centres de formation jouent pleinement leur rôle et contribuent à la qualité et aux performances du rugby français, pour qu'ils continuent à alimenter le vivier dans lequel puisent les clubs et les sélectionneurs nationaux, ils doivent pouvoir assurer la formation dans de meilleures conditions. De quelle manière la Fédération française de rugby pourrait-elle contribuer à résoudre ces difficultés ? Pourrait-on imaginer, par exemple, qu'une convention entre la fédération et le ministère de l'éducation nationale fixe les règles d'un partenariat décliné au niveau de l'académie et permette de créer véritablement les conditions de cette double formation ?