Contrairement à ce qui est dit parfois, je ne crois pas que la formation des joueurs pose problème en elle-même : elle est très bonne et cohérente, que ce soit dans les Pôles Espoirs ou dans les centres de formation. Le problème réside en revanche dans la phase de perfectionnement des jeunes joueurs, à l'issue de leur formation initiale. Ces jeunes manquent d'expérience dans le jeu de haut niveau, car les clubs professionnels ne leur donnent pas suffisamment l'opportunité de jouer, préférant trop souvent donner la priorité à des joueurs étrangers ayant davantage d'expérience. Si je fais une comparaison avec le rugby à sept, au sein de l'équipe qui devra se qualifier pour les Jeux Olympiques – et qui s'y rendra pour gagner ! – on ne compte pas moins de cinq jeunes joueurs issus de la formation, dont un, âgé de dix-neuf ans seulement, a été sacré meilleur joueur de la récente compétition de Las Vegas. Il faut donner aux jeunes joueurs l'opportunité de jouer au plus haut niveau.
Il ne doit pas y avoir de concurrence entre le rugby à sept et le rugby à quinze, mais il faut aussi tenir compte des faits : pour les compétitions internationales, cent dix nations sont inscrites pour le premier, contre seulement une vingtaine pour le second…
Concernant les emplois, la fédération ne comprend que 54 cadres techniques d'État mais il faut aussi tenir compte de la centaine de cadres techniques fédéraux qui assurent la formation de quelque 5 000 à 8 000 éducateurs chaque année au sein des écoles de rugby. La fédération participe ainsi très largement à la création d'emplois dans le domaine sportif !
Enfin, je veux rappeler que le rugby est un sport collectif de combat. Si une équipe veut avoir des résultats, elle doit adopter un état d'esprit de solidarité ; on peut d'ailleurs penser que les difficultés que connaît un certain club aujourd'hui, qui a de nombreuses « vedettes » en son sein, pourraient justement s'expliquer par le manque d'un tel état d'esprit…